Comment est né le projet de plateforme SNT ?
Class’Code devait rassembler plusieurs partenaires autour du recensement des ressources SNT déjà existantes sur le web. La plupart sont créées par des professeurs ou des plateformes éducatives. Notre mission a donc consisté à chercher une centaine de ressources éducatives libres (REL) sur internet, sélectionner les plus pertinentes et les remanier pour les partager au plus grand nombre. Pour chaque ressource, il s’agissait de remplir une fiche indiquant les intentions et le déroulé pédagogique ainsi que les modifications à apporter.
Notre objectif était non seulement de proposer des ressources pour chacune des sept thématiques de la discipline, mais aussi d’harmoniser ces contenus dans la forme. Nous nous en sommes emparés en apportant un regard critique, tout en gardant l’esprit de la ressource. Nous avons trouvé beaucoup de pépites ! L’AEIF a ensuite créé une plateforme au sein de la forge du ministère de l’Éducation nationale, à partir d’un modèle simple organisé par thématiques.
Comment se présente la plateforme ?
Réseaux sociaux, photographie numérique, internet, localisation, cartographie et mobilité, informatique embarquée et objets connectés, Web, données structurées : ce sont les sept thèmes abordés dans toutes les classes de seconde en cours de SNT. La plateforme est structurée autours de ces grands chapitres et conçue pour les enseignants. Un menu simple permet d’accéder aux différentes ressources et à leur description. Chaque ressource est accessible en version pdf et en version modifiable. Chacun peut en effet s’emparer de ces documents, les modifier et les adapter.
À l’origine, ce type de forge est réservé aux développeurs qui conçoivent des logiciels. Mais elle se prête bien aux REL (ressources éducatives libres), puisque l’idée, à l’avenir, est de créer la discussion entre les professeurs qui enseignent en SNT. La matière est enseignée par des professeurs de diverses disciplines : mathématiques, physique, mais aussi anglais ou histoire-géographie par exemple. Il existe un CAPES NSI-SNT, mais il y a un besoin grandissant de ressources éducatives.
Quels types de ressources peut-on y trouver ?
Les ressources sont proposées sous la forme de fiches d’activité clé-en-main. Chacune est commentée : comment s’organiser en classe, quelle posture avoir en tant qu’enseignant. Il s’agit de conseils, et pas de modèles à suivre ! Un corrigé est également disponible. Nous avons souhaité varier les approches pour offrir aux professeurs des ressources en ligne ou débranchées. Les SNT ne nécessitent pas systématiquement l’usage d’un ordinateur, même si certains sujets sont communs à la NSI (Numérique et Sciences Informatiques) comme la programmation.
Les cours de SNT sont une initiation à des concepts transversaux, à une culture du numérique. En règle générale, chaque activité est précédée d’une courte vidéo, issue du MOOC SNT. À partir de là, les enseignants peuvent poser des questions, puis les élèves entrent dans une phase de réflexion ou de manipulation. Par exemple, pour expliquer le fonctionnement d’internet, j’aime utiliser un exercice autour d’un poème - L’albatros, de Baudelaire - qui voyage par différents moyens de locomotion depuis les États-Unis. Une belle métaphore pour parler du routage et des flux de données ! Nous devons créer des activités ludiques et de courte durée, et insuffler des points de vue différents pour capter l’attention de nos élèves.
Comment les enseignants peuvent-ils contribuer à faire vivre la plateforme ?
La plateforme s’inscrit dans un projet global de la DNE (Direction du numérique pour l'éducation) d’offrir aux enseignants un panel de ressources et la possibilité d’échanger sur leurs pratiques. Ils pourront très bientôt faire des suggestions directement sur la plateforme. Chacun pourra déposer un ticket, ouvrir la discussion, taguer une autre personne. C’est comme ça que nous avons travaillé sur ce projet, en le construisant à plusieurs.
Comment en êtes-vous venu à enseigner l’informatique ?
J’ai débuté comme professeur de mathématiques. Mais j’ai toujours eu une appétence pour l’informatique, même quand il n’était pas enseigné à l’école ! Avant la mise en place des cours de SNT, j’ai participé à l’élaboration du programme d’ICN (Informatique et Création Numérique), une matière facultative proposée aux élèves de seconde entre 2016 et 2019. Avec la réforme, j’ai continué à travailler avec le Conseil supérieur des programmes. Les réflexions étaient très riches ! Dans la foulée, nous avons travaillé sur le programme de NSI, spécialité enseignée en première et en terminale. Désormais, mon temps se partage entre enseigner la NSI et former des enseignants à l’informatique et aux mathématiques.
La réforme a aussi été un moment où nous avions besoin d’échanger entre enseignants de ces nouvelles disciplines. Très vite, j’ai impulsé la création de l’AEIF avec deux autres membres. Nous voulions une reconnaissance de notre métier, mais aussi la possibilité d’échanger. Nous avons créé un forum qui a très bien marché puisque nous sommes 5 000 à y partager nos expériences ! Sur certaines catégories, il est associé au MOOC NSI. Cet outil riche et stimulant répond à un vrai besoin. L’AEIF est associée au ministère de l’Éducation Nationale, et plus précisément à la DNE, pour continuer à produire des ressources, mais aussi promouvoir l’informatique auprès des filles.
Accéder aux rressources “Enseigner les SNT”