La responsabilité de Class’Code est de pouvoir fournir des réponses claires à ses utilisateurs, leur permettant ainsi de se positionner en toute conscience afin que chacun puisse s’assurer qu’elles répondent ou non à son positionnement individuel sur ce sujet. Class’Code est avant tout un ensemble de partenaires et d’acteurs, dont les positions peuvent diverger concernant ces Grandes Entreprises du Numérique. L’objectif de cet article est de proposer un bref compte rendu des interrogations et inquiétudes le plus souvent évoquées, en y répondant de la manière la plus objective possible.
Il y en a à différents niveaux. Plusieurs fédérations rassemblant des GEN sont à l’origine de Class’Code : Talent du numérique, Tech in France et le Cigref notamment. Les entreprises adhérentes fournissent, aux côté d’organisations issues de la recherche public comme la SIF ou Inria, des facilitateurs pour les formations. C’est l’une des forces du projet de rassembler tout à la fois professionnels de l’éducation et professionnels du numérique. Class´Code a également des relations de partenariat avec des sociétés comme Orange ou Google, qui développent leurs propres projets éducatifs autours de l’apprentissage du code. Nous initions ou co-animons ainsi certains événements et les publics auxquels nous nous adressons sont, de fait, souvent les mêmes personnes.
Ces sociétés sont également des financeurs. Class’Code garde une autonomie financière complète, puisque le projet a été financé par le PIA (Programme d’investissement d’Avenir) doublé des apports de ses partenaires. Mais son rôle est aussi d’avoir un effet levier, donc d’obtenir des ressources extérieures pour assurer le développement d’initiatives territoriales ou complémentaires. A ce titre, par exemple, une subvention de Google CS Education à l’Université de Nantes a permis de financer un poste à temps plein de coordinateur Class’Code en Pays de la Loire, tandis qu’Orange a co-financé l’événement international Scratch’17 co-organisé avec Class´Code. De même, plusieurs entreprises (Microsoft, Google CS Education) et établissements publics (Ministère de l’Éducation Nationale, Inra) ont co-financé la production des ouvrages «1,2,3 codez» permettant d’en diffuser gratuitement quelques milliers d’exemplaires.
Dans le cas du financement de Google CS Education, il a été demandé que le coordinateur adresse un suivi de son activité sur le poste financé, de pouvoir annoncer ce partenariat sur Twitter, et d’afficher le site de Class´Code comme partenaire externe. Des demandes similaires ont été formulées pour les autres soutiens obtenus.
Oui, Class´Code utilise des outils fournis par les GAFAMs (services de partage de fichier ou de conférence par exemple), mais il a cherché à diversifier ses usages, par exemple en utilisant au maximum des outils libres comme ceux proposés par framasoft. Suivant la même logique, la plateforme est passée de l’usage de GoogleMap à OpenStreetMap. En parallèle, le site Internet de Class’Code est également indépendant et géré par Inria, qui est le garant des données personnelles des utilisateurs. Class´Code possède un compte Twitter ainsi que plusieurs comptes Facebook gérés par des coordinateurs territoriaux ou la responsable de communication. Certains évènements Class’Code ont également été relayés en live sur la plateforme Twitch. Par ailleurs, les MOOC, ressources centrales du programme, sont disponibles sur deux grandes plateformes, une de droit privé (OpenClassrooms), une de droit public (FUN). Du côté de nos partenaires, le soutien des GEN peut se traduire par des apports matériels, notamment avec Orange à travers le financement de tablettes numériques.
Class’Code respecte la RGPD, il ne partage pas ses bases de données, il ne fournit pas de données personnelles et ne communique rien sur ses utilisateurs à des entreprises tierces. Au-delà de ces engagements, un de nos partenaires, La Ligue de l’Enseignement, met en oeuvre un projet sur la déconcentration d’Internet.
Les ressources de Class´Code sont des biens communs sous licence libre CC-BY ou CC-BY-NC-SA selon les contenus et les logiciels en CeCILL-C, c’est une situation imputrescible. Concrètement, cela signifie que n’importe qui peut consulter et modifier ces ressources, même une entreprise qui voudrait les utiliser dans un but lucratif. Ces licences protègent également contre toute appropriation exclusive, personne ne peut dire « Class’Code m’appartient et vous n’avez pas le droit de l’utiliser ».
Les données générées par les activités d’apprentissage sont ouvertes au sens précis suivant : les statistiques générales sur ces données sont partagées, de façon à offrir une vue de l’activité et permettre aux travaux de recherche de les utiliser. Mais les données individuelles, même anonymisées ne sont pas affichées (afin d’éviter toute corrélation avec d’autres informations). Elles peuvent être utilisées ponctuellement à des fins de recherche, mais dans ce cas, les calculs statistiques sont effectués en interne sans exporter les données.
Class’Code n’est déjà pas gratuit. Si le coût final pour les utilisateurs est nul, le projet a nécessité des investissements être monté, produire les contenus pédagogiques, développer la plateforme… Le PIA a permis de financer toute cette base. Il subsiste cependant encore aujourd’hui des frais de fonctionnement et de développement, notamment en ce qui concerne le site Internet et le temps de travail des coordinateurs territoriaux.
Mais la volonté de Class’Code est de fournir des contenus gratuitement accessibles à toutes et tous : c’est d’ailleurs l’un des fondements de sa démarche de proposer des ressources éducatives libres. S’il est nécessaire de trouver un équilibre qui puisse assurer les frais de production des contenus et le suivi de formation, le but de Class’Code sera toujours de préserver l’utilisateur final de ce coût.
Les Grandes Entreprises du Numérique supportent financièrement de nombreux projets qu’ils estiment être en lien avec leurs activités. Les raisons sont multiples : communication, développement de nouveaux produits, amélioration de l’image de l’entreprise… L’interprétation de l’intention derrière ces financements reste propre à chacun, mais la présence et la portée de ces entreprises dans le financement de projets innovants est indéniable. Les questions qui se posent pour les Gouvernements et les projets qui bénéficient de ce soutien financier sont les mêmes : « doit-on accepter ? », « existe–t-il d’autres moyens ? », « quelles sont les contreparties ? », « quelles sont les conséquences ? ».
Class’Code, c’est un collectif au fonctionnement collaboratif au sein duquel se côtoient des positions variées, parfois contradictoires, sur le sujet des GEN notamment. Pourtant, sa force réside en sa capacité à faire dialoguer et agir l’Etat, les associations, les entreprises, les collectivités et les particuliers en s’appuyant sur les points de convergence qui les unissent. Class’Code, c’est une passerelle de savoirs et d’expériences, qui se donne pour but de fournir un libre accès à l’information et à la connaissance au plus grand nombre.
Oui, nous avons depuis la naissance du projet choisi de porter certaines valeurs, rendues publiques dans le document qui suit. Feuille de route qui nous permet depuis 2015 d’encourager le débat tout en affichant clairement nos actions et notre positionnement : classcode-ses-valeurs.
Ce texte est signé de l’équipe de Class’Code et a vu le jour grâce à son principal contributeur, Bastien Masse, Coordinateur Class’Code pour la région Pays de la Loire.