Bonjour Olivier, peux-tu te présenter ?
Bonjour Béatrix (Béatrix Vincent, voir article compagnon), je suis enseignant, je travaille pour Réseau Canopé. J’occupe la fonction de coordonnateur territorial formation pour les académies d’Aix-Marseille et de Nice, soit l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mon travail consiste à construire et déployer une offre de formation en direction des acteurs de la communauté éducative, tant publics que privés : enseignants, parents, collectivités territoriales, associations, industriels.
Tu peux nous en dire plus à propos de Réseau Canopé ?
Réseau Canopé est un opérateur du ministère de l’Éducation nationale, nous agissons dans de nombreux domaines : édition, médiation et diffusion de ressources pédagogiques, conseil et formation professionnelle. Nous sommes présents dans tous les départements avec nos 100 Ateliers Canopé.
Comment as-tu découvert Class’Code ?
Disons que je suis tombé dedans ! Au cours d’une réunion de travail fin 2014 à l’Inria Sophia-Antipolis, l’un de nos partenaires dans le monde de la recherche, j’ai croisé Thierry Viéville et j’ai pu débattre des enjeux de l’acquisition d’une culture numérique, la plus large possible, par les enseignants et leurs élèves. Nous nous sommes très vite rendu compte que nous partagions les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. À la fin de la réunion Thierry m’associait à un projet au drôle de nom qu’il avait dans ses cartons : MAISoN, sans rire ! Quelques validations plus tard Réseau Canopé devenait membre d’un groupe d’acteurs qui allaient déposer un Projet d’Investissement d’Avenir ayant pour but de former la communauté éducative à la pensée informatique. Aujourd’hui ce projet est devenu une réalité : il s’appelle Class’Code.
Quel est ton rôle dans Class’Code ?
Je contribue au sein de la commission pédagogique à la construction des modules Class’Code. C’est une expérience passionnante, un moment rare où une dizaine de profils professionnels différents (chercheurs, ingénieurs, enseignants, éducateurs, entrepreneurs, …) contribuent à un projet pédagogique commun.
Je participe également à la commission maillage territorial dans laquelle nous organisons la couverture nationale des phases présentielles. Il s’agit de coordonner l’action de tous les partenaires du projet et toutes les structures volontaires qui veulent s’y associer. En particulier j’organise le déploiement de Class’Code dans les Ateliers Canopé partout en France. D’autre part, ayant une bonne connaissance de l’Éducation nationale j’aide au dialogue entre les coordinateurs locaux Class’Code et les structures académiques.
Enfin en Provence-Alpes-Côte d’Azur, je suis coordonnateur local Class’Code avec deux autres personnes issues d’autres structures qui soutiennent l’initiative (la Région PACA et Les Petits Débrouillards). Je m’occupe surtout de la relation avec les Délégués Académiques au Numérique (DAN) des deux académies.
Tu es en contact avec nombre d’enseignants, quels besoins identifies-tu vis à vis de l’introduction du “code” dans les programmes ?
L’évolution des programmes pose toujours un défi : former rapidement plusieurs dizaines de milliers d’enseignants. C’est d’autant plus sensible lorsque le sujet est assez éloigné de la formation initiale des personnels. La demande la plus forte émane du premier degré.
Il faut répondre à cette demande, Class’Code peut y contribuer avec une démarche innovante et des contenus adaptés clés en main.
Il faut également expliquer à tous, ce que recouvre l’introduction du “code” dans les programmes. Cela va bien au-delà du simple ajout d’un point de science. Comme tous items qui composent les programmes scolaires le “code” participe à l’acquisition d’une culture commune par nos élèves, futurs citoyens. L’objectif est d’apprendre, de comprendre les fondements des sciences informatiques afin de pouvoir appréhender les enjeux de société qui en découlent. Les enseignants doivent être formés en conséquence, si les sciences informatiques sont un domaine de spécialité, la culture informatique et ses enjeux touchent toutes les disciplines. Class’Code a été conçu dans cette optique, il s’agit du seul programme de formation qui propose une approche culturelle et transdisciplinaire de la question du “code”.
Enfin il faut parler le même langage dans le scolaire et le périscolaire, il faut faire en sorte que les enseignants et les animateurs partagent une culture commune sur le sujet du “code”. Là aussi Class’Code offre une opportunité unique d’apprendre ensemble au-delà des clivages habituels.
Quels conseils donnerais-tu aux formateurs, conseillers pédagogiques, … qui, un peu partout en France, se demandent comment faire entrer Class’Code dans M@gistère ?
Je peux leur dire deux choses :
- Faites comme Béatrix à Montpellier !
- Un peu de patience, les modules Class’Code vont être portés sur M@gistère afin de faciliter votre travail.
- En attendant n’hésitez pas à découvrir les contenus sur classcode.fr !
Pourrait-on envisager que les temps de rencontre entrent dans le Plan Académique de Formation (PAF) ?
On peut faire beaucoup plus ! Même si faire entrer des MOOC au PAF peut sembler exotique c’est déjà chose faite dans les académies d’Aix-Marseille et de Nice. Il faut simplement parvenir à convaincre le DAN de son académie. C’est le travail que j’ai mené dès l’expérimentation d’avril 2015 et qui a porté ses fruits. Cette année près de 300 enseignants seront formés. C’est un début et l’objectif est de monter en puissance progressivement.
Si vous souhaitez contribuer au déploiement de Class’Code au PAF de votre académie, je peux vous y aider. Contactez-moi !
Merci Olivier.