Le projet Class’Code a pour objectif de former les éducateurs (médiateurs, animateurs, enseignants…) francophones à la transmission de la pensée informatique en direction du jeune public.
Il doit donc permettre de transmettre les aspects tant techniques que sociétaux liés au code informatique, en s’appuyant sur une vision scientifique de celui-ci.
Les formations proposées et les actions qui en découleront, permettront d’aborder à la fois les aspects techniques et scientifiques liés au code informatique et ce de manière simple et ludique mais également plus généralement l’histoire de l’informatique et les enjeux de société actuels qui questionnent quotidiennement tout citoyen.
Les actions proposées dans les formations Class’Code seront adaptées au public visé (jeune public), et à différents cadres d’intervention (scolaire, périscolaires, loisirs …).
Quatre principes, piliers du projet.Au-delà des objectifs pédagogiques et méthodologiques quelques principes importants ont été définis dès la définition du projet, affinés en commun avec les acteurs de Class’Code en prenant en compte les retours du terrain et les attentes de nos interlocuteurs.
Ces principes servent de moelle épinière au projet.
I.Le code, point d’entrée
Le code (informatique) n’est pas une fin en soi : l’acquérir et le faire acquérir n’a de sens que par rapport à des objectifs qui vont bien au-delà : l’accès à la pensée informatique et à la création numérique. La maîtrise de ces deux questions réclame une prise de recul de la part de l’éducateur : une simple formation au code ne suffit pas. C’est à cette prise de recul qu’invite Class’code.
II.Le genre
Tout enseignant d’informatique, tout cadre de l’industrie sait qu’aujourd’hui le nombre de filles choisissant d’étudier l’informatique ou d’occuper un emploi du secteur numérique reste trop faible. La bonne foi n’est pas à mettre en cause : aucun enseignant n’utilise sciemment de critère sexiste dans ses recrutements ou dans ses notations, les entreprises mettent les bouchées doubles pour attirer des candidates. Mais malgré les prises de conscience, malgré les initiatives, on peine à voir le changement.
Class’Code doit affronter exactement le même problème : il ne s’agit pas seulement de proposer des contenus neutres, mais parfois d’aller plus loin, de corriger une image injuste.
Pour traiter cette question l’équipe de Class’Code est volontairement très mixte, propose une démarche proactive par rapport à tous ses contenus qui sont systématiquement examinés à la loupe de l’égalité des genres, discute avec différent-e-s expert-e-s de ces questions.
III.L’équité territoriale
Une difficulté identifiée est la taille et la complexité du territoire à atteindre : Paris et les autres régions, zones urbaines ou non, quartiers de natures très différentes, zones rurales et territoires qui disposent déjà d’acteurs de terrain très expérimentés et motivés ou pas encore…
Class’Code doit relever à son niveau ce défi et le volet hybride de la formation aide à prendre en compte cette réalité : aider à ce que l’on puisse apprendre aussi bien quel que soit son environnement, sa richesse, ou la structuration locale des communautés. Avoir des solutions logistiques et pédagogiques qui passent à l’échelle et fonctionnent partout est donc un enjeu.
IV.Le renforcement des territoires pédagogiques
Le maillage proposé dans Class’Code obéit à des objectifs très opérationnels : il s’agit de permettre aux personnes suivant la formation de se rassembler pour étudier ensemble le contenu proposé dans le MOOC. Mais l’objectif, en fait, est bien plus ambitieux : il s’agit de créer, au niveau des territoires, une communauté d’acteurs sensibles au champs de l’éducation, mixant professionnels du numérique, chercheurs, éducateurs, enseignants, animateurs … débutants et confirmés, afin de créer les conditions pour qu’apprendre ensemble soit perçu comme une opportunité permettant l’entraide, la solidarité, l’innovation pédagogiques et thématiques … pour et par le territoire, pour que l’apprentissage soit une conduite sociale. Nous ambitionnons que ces communautés perdurent bien au-delà de Class’Code et soient force de proposition pour l’avenir.
Afin de permettre à nos principes les meilleures chances d’aboutir, nous nous appuierons sur 3 leviers principaux :
I.Les ressources éducatives libres
Les ressources éducatives libres sont des biens communs : l’idée est tout simplement que les ressources éducatives préparées par un enseignant ou un groupe d’enseignants puissent resservir à d’autres sans obstacle. Au delà d’un principe qui inclut la gratuité, pour qu’une ressource soit libre, on demande qu’elle respecte la règle des 5 « R » :
- Retain : le droit de prendre la ressource, la stocker, la dupliquer ;
- Reuse : le droit d’utiliser ces ressources en particulier dans ses cours, mais aussi sur un site web, à l’intérieur d’une vidéo ;
- Revise : le droit d’adapter la ressource ou le contenu (en particulier le droit de traduction) ;
- Remix : le droit de créer une nouvelle ressource en mélangeant des morceaux de ressources existantes ;
- Redistribute : le droit de distribuer des copies du matériel original, le matériel modifié, le matériel remixé.
L’OCDE soutient la création de REL ; c’est également le cas de l’Unesco à travers la déclaration de Paris. Ce choix est consistant avec notre volonté de réutiliser des ressources produites par d’autres, par exemple Pixees ou )i(nterstices.
II.Le soutien de la communauté informatique
Sollicités dès le début, les collectifs représentant l’informatique en entreprise, à l’université, dans les écoles d’ingénieurs ont adhéré au projet, prêts à :
- proposer à leurs membres de se former, avec Class’Code, à la transmission vers les enfants et les jeunes adolescents,
- proposer à leurs membres d’accompagner les éducateurs non informaticiens pour aller au delà du code, pour décrypter ensemble,
- promouvoir dans les entreprises, les lieux de formation à l’informatique, Class’Code pour là aussi permettre l’adhésion des informaticiens et des informaticiennes, leur soutien.
III.La recherche
De nombreux problèmes à résoudre dans le contexte de Class’Code n’ont pas de solution opérationnelle directe. Ce sont des problèmes nouveaux, liés à l’ambition du projet : un MOOC hybride regroupant des dizaines de milliers d’apprenants, l’objectif d’arriver partout, de pouvoir être lancé partout, des besoins en observation considérables…
Ainsi, le soutien des communautés de chercheurs s’avèrera indispensable
- pour proposer les outils de gestion des réseaux sociaux permettant aux communautés d’éducateurs d’apprendre ensemble et de continuer à le faire après Class’Code ;
- pour analyser les traces laissée par les apprenants, dans le respect de leur vie privée ;
- pour offrir des solutions logistiques et pédagogiques permettant la mise en place de classes inversées sans enseignant… ni classe.
Il reste à … réussir.